Dette, flambée du prix des matières premières, crise alimentaire… la situation est critique pour de nombreux pays qui risquent le défaut de paiement.
Alors qu’ils avaient largement bénéficié de la mondialisation, qui a permis de réduire d’un tiers l’écart avec les nations développées, les pays émergents ont été frappés de plein fouet par l’épidémie de Covid-19. Au-delà du nombre élevé de victimes, aggravé par le retard persistant dans la vaccination de la population, la pandémie a cassé la dynamique du développement en grevant les finances des États dont la dette a progressé de plus de 10 % du PIB, en jetant près de 100 millions de personnes dans la grande pauvreté, en interrompant l’éducation de centaines de millions d’enfants. La guerre en Ukraine pourrait, aujourd’hui, porter un coup fatal au décollage des nations du Sud, alors qu’elles espéraient profiter à plein de la reprise post-Covid.
Tout d’abord, le conflit crée un ralentissement synchronisé de l’activité qui pourrait déboucher sur une récession mondiale. Au fort freinage de la Chine, sous l’effet du confinement de 350 millions de ses citoyens au nom de la stratégie « zéro Covid » et du krach immobilier, il ajoute, en effet, une configuration de stagflation aux États-Unis et en Europe, sous la pression de la suspension progressive des livraisons d’hydrocarbures russes et de l’envolée des prix de l’énergie. Les pays émergents n’y échappent pas, dont la croissance devrait plafonner à 3,8 % en 2022, tandis que la hausse moyenne des prix s’établirait à 8,7 %.
Ensuite, le retour de l’inflation génère aussi un risque de crise monétaire et financière, alimenté par la remontée des taux d’intérêt et l’appréciation du dollar. La hausse des prix est en passe de sortir de tout contrôle dans les pays où elle était déjà forte, à l’image de la Turquie…
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