La montée des risques qui pèsent sur le Royaume-Uni est indissociable de son incapacité à surmonter le choc du Brexit.
Cinq ans et demi après avoir joué un rôle décisif dans le vote des Britanniques en faveur du Brexit, trois ans après avoir succédé à Theresa May dont il avait sapé l’autorité, Boris Johnson quitte piteusement le pouvoir après avoir perdu la confiance de 57 membres de son cabinet sur 120. La raison immédiate de sa chute est à chercher dans l’interminable litanie des scandales et des mensonges qui sont devenus la marque de fabrique du premier ministre. La cause profonde se trouve dans son populisme, qui laisse le Royaume-Uni, en cette année de jubilé de la reine, durablement affaibli et divisé.
Boris Johnson est le dirigeant politique qui a le plus pesé sur le destin du Royaume-Uni depuis Margaret Thatcher, dont les réformes libérales mirent fin au long déclin de l’après Seconde Guerre mondiale. Il restera pour l’histoire l’homme de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, pour l’avoir fait voter lors du référendum de 2016, pour l’avoir fait valider lors des élections de décembre 2019 puis pour l’avoir mis en œuvre le 31 décembre 2020. Mais il est aussi celui qui n’a cessé de chercher à en occulter les conséquences désastreuses.
Le mandat de premier ministre de Johnson a été tout entier placé sous le signe des crises. Mais sa gestion a été à son image, erratique et imprévisible, alternant lourdes erreurs et improvisations brillantes, guidée par une succession de coups médiatiques s’émancipant…
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