La péninsule gouvernée par Giorgia Meloni fait preuve d’une vitalité économique, mais aussi d’un grand pragmatisme.
Les 8 et 9 juin s’est tenu en Italie un référendum organisé à l’initiative de l’opposition et d’ONG sur l’assouplissement du droit de nationalité et l’abolition des lois libéralisant le marché du travail. La consultation, même si elle n’a pu être validée faute d’avoir atteint le quorum d’électeurs requis comme le souhaitait Giorgia Meloni, témoigne de la vitalité de la démocratie italienne comme des paradoxes du libéral-populisme de Meloni, qui poursuit sa lutte contre l’immigration illégale tout en affichant un nombre record de naturalisations (213 500) et d’octrois de titres de séjour (450 000), afin de répondre à la crise démographique et aux besoins des entreprises.
La France de la Ve République a traité avec une condescendance teintée de mépris l’Italie. La relation entre les deux pays s’est brutalement dégradée avec l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni, qu’Emmanuel Macron a ostracisée et cherché à marginaliser au sein de l’Union en l’accusant de néofascisme. Mais le rapport de force s’est totalement inversé entre l’Italie en plein redressement, et la France, devenue le seul homme malade de l’Europe depuis que Friedrich Merz a remis l’Allemagne en mouvement. Avec pour symbole l’annonce par l’Union européenne que les Italiens disposent désormais, en parité de pouvoir d’achat, d’un revenu par habitant supérieur à celui des Français, légèrement au-dessus de 40 000 euros.
Ce renversement illustre le formidable rebond de l’économie italienne depuis l’épidémie de Covid, avec une croissance de 3,9 % contre 1,5 % pour la France et 0,8 % pour l’Allemagne, tirée par l’investissement et les exportations. L’activité progressera de
0,8 % en 2025 et 1,3 % en 2026, portée par la relance allemande et le réarmement. L’inflation a été éradiquée et le chômage réduit à 6,2 % des actifs. Cette année, le déficit public sera inférieur à 3 % du PIB et la dette stabilisée à 135 % du PIB.
Dans le même temps, le capitalisme et les capitaines d’industrie italiens se sont réveillés. Le secteur bancaire se trouve en pleine restructuration. L’exode des talents et des capitaux français vers l’Italie s’emballe depuis la dissolution, servi par un forfait d’imposition fixé à
Quand Macon se grise de paroles déconnectées, Meloni agit et obtient des résultats.
200 000 euros par an et des droits de succession limités à 4 %.
Alors que la Ve République renoue avec les incertitudes, les errements et l’impuissance de la IVe, l’Italie incarne la stabilité politique, adossée à la légitimité et à la popularité de Giorgia Meloni. Quand Emmanuel Macon se grise de paroles déconnectées de la réalité, elle agit et obtient des résultats. Son libéral-populisme mêle nationalisme, conservatisme sur les valeurs, libéralisme économique, fermeté sur la sécurité et l’immigration, défense de l’unité de l’Occident. Cette posture idéologique et sa stratégie d’union des droites, qui bénéficie du soutien de l’administration Trump, rencontrent de plus en plus d’écho et de soutiens en Europe.
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Chronique parue dans Le Point du 12 juin 2025